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Émaux céramique : découverte et approche artistique



jeudi 27 juin 2024

Émaux céramique : découverte et approche artistique

 

Les émaux sont comme des vêtements pour la céramique. Une pièce en argile, nue et brute, sera plutôt rugueuse. Ce qui n'est pas un défaut, mais souvent une affaire de goût. Avec l'ajout d'un émail, la pièce gagnera en résistance et en décor. Aujourd’hui, je vous emmène dans les coulisses de mon travail de céramiste pour vous expliquer ma façon d'utiliser les émaux.

 

La céramique est le premier des arts du feu. Bien avant le travail du verre et du métal. C'est un marqueur culturel et l'un des matériaux le plus abondant créé par l'homme. Il y a deux grandes familles de céramique :

  • Les poteries et les faïences qui sont des pâtes qui resterons poreuses et qu'il faut imperméabiliser donc émailler ;
  • Les grès et la porcelaine qui sont imperméabilisées dans leur masse. Elles se vitrifient lors de cuissons à très hautes températures. 

C'est uniquement à des fins esthétiques que depuis le IVème siècle en Chine (porcelaine essentiellement), puis au Moyen-Orient et ensuite vers le Moyen Âge en Europe que l'on a développé les glaçures sur grès.

 

Dans mon travail, je ne m'intéresse qu'à la création des émaux à haute température, c'est à dire au-delà de 1240 degrés, pour le grès et la porcelaine.

 

 

Qu’est-ce qu’un émail ?

Créations Cathy Astolfi émaillées en bord de mer

 

 

L’émail est une composition, un assemblage rigoureux de différents matériaux et minerais qui sont appliqués en couche fine sur la surface (intérieure et ou extérieure) d'un objet en terre déjà cuit une fois. C'est grâce à l'action du feu -de la chaleur dans le four- que la magie finira d'opérer et que l'objet sera modifié, coloré, décoré, rendu étanche et adapté à un usage alimentaire ou décoratif.

 

La composition chimique d'un émail est variable : c'est une matière fondante, de la silice, qui forme le verre, de l’alumine, qui donne la structure, et des fondants comme le feldspath, qui aident à abaisser la température de fusion des éléments. Car tous les composants d'un bel émail n'ont pas le même point de fusion.... Une petite révision des cours de chimie est parfois nécessaire lorsque l'on se penche sur la fabrication de ses émaux. Mais rien d'insurmontable ! J'aime teinter mes émaux de minerais de cuivre pour obtenir ce turquoise si particulier et de fer qui me donne un rouge très proche de certaines céramiques chinoises.

 

Les émaux opaques masqueront complètement la Terre. Et créeront une surface soyeuse et laquée ou crevassée et rugueuse. Les émaux mats absorbent la lumière et donnent une finition douce et veloutée. Ils joueront avec les reflets, parfois en recréant sur la surface des paysages et des formes aléatoires, fantaisistes et parfois « fractaliennes ». Les possibilités des décors sont infinies.

 

Je ne réalise pas de décors figuratifs avec des motifs. Sur chaque création en terre, je tente de redonner une place aux éléments d'un paysage de nature sauvage : l'air, l'eau, le feu sur la Terre afin que chaque création devienne alors unique. 

 

L’esthétique n’est pas l’unique intérêt des émaux. Vous retrouverez parmi mes créations à destination des arts de la table, des pièces souvent nues à l’extérieur, pour conserver cet esprit tandis qu’à l’intérieur, les bols, assiettes et autres pièces sont émaillées pour qu’elles puissent rester fonctionnelles même après de nombreux usages. C'est un choix que d'utiliser des pièces façonnées à la main pour l'art de la table. Elégance, originalité et authenticité : les variations de textures et de couleurs sont les résultats visibles des nombreux gestes de chaque artiste ou artisans et l'assurance d'un savoir-faire ancien, revisité et actualisé pour un usage alimentaire sain dans notre espace contemporain. 

 

 

Pourquoi je réalise mes propres émaux ?

 

 

Créer mes propres émaux répond à un besoin profond de singularité et de découverte permanente. Je trouve une immense satisfaction dans l'acte de concevoir mes propres mélanges. Cette quête m'offre une liberté créative infinie qui donne une signature unique à chacune de mes pièces. La recherche d'argiles locales et l'expérimentation continue sont des éléments clés de ma pratique. Chaque nouvelle trouvaille, chaque test, ajoute une dimension supplémentaire à mon art.

 

Parcourir les paysages, collecter l'argile dans la nature, puis la transformer, c'est un processus qui nourrit ma soif d'apprendre et c'est une aventure unique qui me pousse à innover constamment, à explorer des textures et des couleurs inédites. Oser sortir des recettes toutes faites, oser l'erreur, oser et tout remettre en question !

 

L'authenticité de mes créations repose sur ce contact direct avec l'environnement. En utilisant des matériaux trouvés in situ, je tisse un lien intime, ancestral, simple et humain, avec la Terre. Chaque objet est chargé d'une histoire, d'un parcours, d'une balade ou d'une découverte, c'est ainsi que je conçois mes stages et mes formations.

 

En résumé, réaliser mes propres émaux est une aventure artistique qui poursuit le premier cycle de la découverte de l'argile, elle enrichit et épanouit celui et celle qui s'y plonge avec l'envie joyeuse d'un « voyage au centre de la terre », entre la tradition et innovation, entre la Nature et art.

 

 

Créer son propre émail : exemple d'une recette simple

 

 

Pièce Cathy Astolfi en émail blanc

Et pourquoi ne pas aller directement vers un Shino ? Osez l'alchimie. Pour obtenir un émail blanc épais et lumineux, j'utilise 90 % de feldspath et 10 % d'une argile sauvage que je collecte moi-même. Cette argile apporte la touche unique. Pour enrichir encore cette recette, j'ajoute parfois un soupçon de cendre (bois ou os).

 

Pour préparer cet émail, vous pouvez commencer par tamiser l'argile sauvage et éliminer les impuretés, mais ce n’est pas une obligation ! Ensuite, il faut mélanger le feldspath et l'argile dans des proportions précises et ajouter éventuellement un peu de cendre. Vous diluez avec de l'eau (un secret d'atelier : choisissez une eau de source...) et vous obtenez une belle pâte crémeuse.

 

Parfois, je laisse ce mélange reposer ce qui permet aux particules de bien s'hydrater.

 

L'application de l'émail se fait sur des pièces biscuitées, c'est-à-dire préalablement cuites une première fois. J'utilise un pinceau, mais l'idéal est de vous fabriquer un petit balai en fibres rigides, type « balai de sorcière » mais de la taille d’un gros pinceau.

 

Une fois l'émail appliqué, les pièces passent au four électrique à une température de 1260 degrés. Le résultat final est un émaillage blanc ivoire, je l'aime épais et soyeux. Selon l'argile que vous avez utilisée, le résultat pourra être très différent. Celui-ci rappelle l'esthétique Shino japonais mais avec l'argile de Corse !

 

Il ne faudra pas hésiter à explorer de nouvelles techniques et à expérimenter avec différentes terres. Je vous encourage à sortir des sentiers battus, à tester vos propres mélanges et à laisser votre curiosité guider vos créations.

 

Si vous souhaitez aller plus loin et en apprendre davantage sur la céramique et les émaux, venez participer à l’une de mes formations pour initiés ou débutants ! Et si vous rêvez d’éléments authentiques et naturels pour votre table, je vous recommande de découvrir toutes mes pièces à la vente.

 

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